mardi 26 février 2013

journées de réflexions (pas seulement) ophtalmologiques



 Quelques jours à Paris pour un congrès professionnel.
Je retrouve mon petit hôtel, dont le seul défaut est d'être éloigné  de la Grande Halle de la Vilette. Pour  m'y rendre, j'ai eu beau potasser le plan du réseau de bus, Mouloud  (c'est  le nom que nous avons donné au GPS intégré  à mon smartphone  -GPS = Grand perdeur stupide) Mouloud, disais je avant d'être interrompu par une parenthèse, m'a bien découragé de prendre le bus. 
A contre coeur , je descends donc dans le métro et traverse Paris en me fondant dans la foule grise.
Le jeudi  démarre par le symposium franco magrébin suivi par une  série de chirurgies en direct des quinze vingt.
L'aspect flashy du calot de ce chirurgien  a distrait un moment les congressistes.


 
Les interventions de cataracte sont les plus nombreuses .
Je ne pense pas être le seul à aimer voir cette image où l'implant s'ouvre  lentement, majestueusement, comme une fleur ... je trouve ça presque magique. 

 
 
                                                                                                                           
 Le lendemain matin, les quelques flocons affolent les parisiens. Le temps me manquera pour découvrir la cité de la musique et gelé je fonce à la grande halle où les cours commencent. 
  Au centre de la grande halle se trouvent les stands des exposants, labos, vendeurs de matériel médical et petite nouveauté : le sauveur de l'ophtalmologie s'est offert un stand de recrutement de petites mains. A la pub dans les médias s'ajoute maintenant celle auprès des médecins !
J'ai pris l'habitude de ne pas m'attarder sur les stands lors des congrès. Depuis une dizaine d'années, je me donne pour mission d'éviter dans la mesure du possible le contact avec les labos. Néanmoins, les formations en ophtalmologie sans intervention de big pharma sont inexistantes.(voir à ce sujet cet ancien post)
pendant ces journées j'ai donc cédé à quelques tentations  :
-pris 5 ou 6 cafés  et autant de croissants
-pas compté les petits fours
-4 blocs et stylos
-1 repas
A propos de l'industrie pharmaceutique, et si vous avez beaucoup de temps regardez le replay édifiant de le l'émission les infiltrés.
Fin de l'apparté sur big pharma...
Tout le monde se plaint du froid qui règne dans les salles où nous conservons plusieurs épaisseurs de pulls et parfois les manteaux. C'est, après une intervention sur l'angle irido cornéen, alors que la majorité de l'amphi grelotte,  que l'explorateur Jean Louis Etienne (invité par un laboratoire) fait une belle conférence : 
 puisque nous parlions d'angle, il démarre sur l'angle d'inclinaison de la terre qui varie de 23 à 26° pour envisager l'effet de serre et le rôle du CO2.On aboutit logiquement au "réchauffement climatique" ou plus exactement à la notion d'augmentation progressive de la température moyenne à la surface du globe augmentation d'1degré en 1 siècle, imperceptible à notre échelle, mais pas sans conséquences(cyclones et sécheresse ).
Après quelques considérations sur les attitudes individuelles pour ne pas "en rajouter" (isolation, économie) sur la capacité d'acclimatation au froid, il conclut sur la persévérance, et sur l'importance de ramener toujours le rêve à la surface.
Il y a eu aussi ce film  remarquable  sur Van Gogh à la géode.
Malgré l'intérêt des sujets abordés, le plaisir toujours renouvelé d'apprendre et de découvrir, des pensées grisatres me traversent, je m'inquiète pour Ma Zigmund qui n'est pas au mieux de sa forme.
Certaines discussions avec les confrères me laissent un gout amer ;  Mars dernier est bien loin : nous étions presque tous vent debout contre le Zorro du désert, et novembre dernier aussi  où tous ensemble, nous allions faire front contre la signature de l'avenant  n°8. C'est tellement plus simple d'accuser "les socialistes"  puis de rentrer sagement dans le rang prêt à se plier à toute nouvelle contrainte. 
Paris est gris, la neige n'a pas tenu, il fait froid...

Tout est gris ...
Au retour des JRO, nous apprenons  la disparition du Pr Joseph Colin, ophtalmologiste  à Bordeaux.

L'ophtalmologie française, soudain orpheline, pleure un de ses maitres. 
Nos pensées attristées vous rendent hommage et vous accompagnent, Monsieur.
 
 

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