mercredi 25 février 2015

Marche pour la liberté de se soigner

" Venez à pied, à cheval, à vélo, en roller, voiture, bus, train, avion, trolley, fusée, skate, chameau , mais venez !"

Cet article avait été publié avec l'accord de son auteur le Dr  Jérôme Marty avant la manifestation du 30 septembre 2014 . 
Je le partage de nouveau.

La loi de santé représente, pour le secteur public, comme pour le secteur privé, la menace la plus grande qu'ait connue la médecine.
Depuis l'avènement de la République, jamais un gouvernant (hormis dans les périodes les plus troubles, et encore, la formalisation était moins élaborée) n'avait osé imaginer que la médecine puisse être à ce point, dans tous ses secteurs, aux ordres.
L'intelligence et le bon sens "terrien" prévalaient jusqu'à ce jour sur les concepts énarchiques et, il restait à nos décideurs politiques encore un peu de vie réelle et d'humilité pour se rappeler qu'ils étaient tous des patients potentiels et, que la vie était comme une grenade dont la goupille pouvait à tout moment être arrachée, les projetant alors dans un monde où seuls, le savoir, la pratique, l'esprit de synthèse, la technicité, l'humanisme, l'expérience, le doute, faisaient le médecin qui pourrait retarder, stopper pour un temps l'explosion.
La loi de santé, pilotée par Marisol Touraine, ministre inamovible du gouvernement le moins populaire de la cinquième république, remet en cause ce simple principe, et invente le concept de caporalisation de la médecine.
La médecine y est carrée, répétitive, automatique, rassurante, faite d'abaques et de procédures, de protocoles et d'indicateurs. Tout y est tracé, mesuré, encadré. La volonté est de faire de la maladie une équation dont le dénominateur commun est l’intérêt économique et dont la finalité est d’effacer définitivement l'humain au seul profit de la normalisation du résultat.
Peu importe Pierre, Paul, Sylvie ou Dominique, seul compte le modèle de maladie, le dossier et son traitement et, plus encore, l'obéissance au schéma de soin défini par "l'instance", quelle qu'elle soit, validée par des non-médecins à l'importance aussi développée que l'ego et la fatuité... Représentants d'usagers, dès lors idiots utiles qui, sans même l'imaginer participent à la dégradation organisée du système, et  s'autodétruisent.
Je le dis, la loi de santé de Marisol Touraine, va détruire notre système de soins. La raison en est simple et, point n'est besoin d'être grand clerc pour la deviner : le modèle sanitaire choisi est le médecin obéisseur.
Obéisseur au sein du Tiers Payant Généralisé où le payeur immanquablement deviendra décideur, et où immanquablement, les médecins seront soumis à un conflit d’intérêt permanent, entre le soin dont relève leur patient et la demande exprimée par l'organisme rétributeur.
Obéisseur au sein des réseaux de soins, où, représentant de la marque (comme se plaît à le dire un président d'institut de prévoyance bien connu), le médecin n'est plus tout à fait indépendant, plus tout à fait libre, plus tout à fait médecin.
Le modèle choisi de médecine aux ordres de la courroie d'administration de l'Etat va également détruire le modèle hospitalier Français.
La raison en est là encore simple, il faut une réforme sociale, et le gouvernement n'a ni l'intelligence politique, ni le courage  d'y faire face, seule prévaut dès lors la manipulation intellectuelle à coup de novlangue, d’esbrouffes et de tours de cartes.
Les médecins qui pratiquent des honoraires complémentaires y sont désignés coupables de fait, de "dépassements" d'honoraires, géniteurs des inégalités d'accès aux soins, alors que ce ne sont qu'adaptations aux choix de ces mêmes politiques qui de médiocrité en facilité n'ont jamais eu la volonté d'augmenter les actes des praticiens à leur juste valeur...
De culpabilité à jugement il n'y a qu'un pas que la loi de santé franchit sans difficulté, (l'avantage du vide est qu'on y avance facilement), et, la création de la tare permet l'éradication de son milieu : les cliniques ou hôpitaux publics d'exercice des médecins à honoraires complémentaires, voient leurs existences même menacées par les Agences Régionales de Santé, qui veillent à l'application de la loi.
Les ARS consacrées maîtres du jeu par la loi de santé, veillent à l'application de ces règles et à l'obéissance des médecins qu'elles orientent, pénalisent ou gratifient. Partenaires des organismes financeurs, elles organisent le système, écartent les médecins de tous secteurs, du pouvoir décisionnel ou organisationnel. Elles n'ont qu'un but : l'encadrement. Qu'une priorité : le résultat économique aux seules fins de résultats politiques.
Peu leur importe que chaque homme soit différent, que chaque médecin ait également son histoire, l'obéisseur doit créer de l'obéissance, l'encadré doit créer du cadre !
La loi de santé est l'avènement d'un nouveau paradigme, celui du passage de l'obligation de moyens, à l'obligation de résultats, celui de la primeur de l’intérêt économique sur l’intérêt médical, celui de l'ascendant administratif sur le praticien, elle est l'avènement de la dépersonnalisation médicale. Elle est la porte ouverte à tous les risques, tous les abus, le médecin n'est plus qu'un outil au service du plan, la déontologie n'y est qu'accessoire et variable suivant les intérêts du moment, l'humain n'y a que peu sa place, effacée par la cohorte.
Cette loi est pour chacun de nous inacceptable. Parce-que nous sommes médecins, simplement parce que nous sommes médecins !
Parce-que notre rôle notre mission doit être parfois au-dessus des lois, nous nous devons de désobéir.
Parce-que nous savons l'humain, nous ne pouvons accepter la marchandisation et la financiarisation de l'être, nous devons désobéir.
Parce-que nous savons que seules notre liberté et notre indépendance garantissent celles du patient, nous devons désobéir !
Refuser la loi de santé n'est pas une posture politique, c'est notre devoir de médecin, notre devoir d'homme, et face à l'abomination que cette loi représente, il n'est qu'une possibilité : son retrait total.

appel à la manifestation du 15 mars par le docteur Stephan Meller




La propagande Touraine mise à mal par ucdf


Avec son autorisation je relaie pour en amplifier l'audience ce texte du Dr Stephan Meller.
Nous voulons croire que nos appels et avertissements seront entendus.
La presse nous ignore ampute ou déforme nos propos.
Nos syndicats...on verra 
le Conseil de l'Ordre se réveille
Nos patients nous écoutent quand nous leur expliquons les dangers de la loi santé en leur remettant nos feuilles de soins papier.
 Place au texte du Dr Stephan :


Chers confrères,


Que vous soyez pour ou contre la loi Santé, celle-ci va nous impacter durement et très bientôt une fois votée.
On est tous concernés par ce qui va arriver même ceux qui ne s'en préoccupent pas, par manque de temps, par vision à  court terme, ou parce qu'ils n'y croient pas vraiment.
Demain, notre quotidien sera très différent de ce qu'il est actuellement, avec une comptabilité accrue, la nécessité de fréquemment se justifier auprès des complémentaires, et des modifications d'exercice imposées par les ARS. Tout cela sans moyens supplémentaires pour 23€ seulement non garantis par le TPG.
Combien d'entre nous pourront continuer de s'en contenter sans craquer ou se mettre en péril ?
C'est maintenant qu'il faut agir. Après il sera trop tard.
Les Syndicats sont enfin unis pour un temps. Et pour qu'ils ne cèdent pas, pour les aider, il est important que tous nous nous mobilisions et montrions notre refus.
Les manifestations sont faites pour cela. Le gouvernement  a repoussé l'examen de la loi en commission parlementaire qui préfigure l'examen de la loi à l'assemblée au 17 mars, après la manif.
Il veut évaluer notre détermination.
Si nous fléchissons, tout ce que l'on aura fait n'aura servi à rien, la loi passera.
Ne comptons pas sur les élus qui ont d'autres intérêts. Comptons sur nous-mêmes, pour l’avenir de notre profession et de nos patients dont beaucoup ont compris que nous sommes leur dernier rempart à la vente de leur santé aux financeurs privés.
MANIFESTONS LE 15 MARS !
C'est primordial. Si on échoue ou que l'on compte sur le confrère voisin, c'est plié, la loi passe.
Après il sera trop tard. Et les regrets n’amèneront que de l’amertume.

                   Dr Stephan Meller . FORZAAA !

http://www.ufml-asso.org/…/172-appel-aux-medecins-non-syndi…


 


personne ne luttera à votre place !

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samedi 21 février 2015

Parenthèse toulousaine

Ca faisait longtemps que nous n'avions pas vu la rocade de Toulouse, on pourrait presque dire que ça manquait !
Après quelques jours passés au calme dans la campagne aveyronnaise, nous voici projetés dans la ville, jonglant maladroitement avec les bretelles d'autoroute, aidés et surtout baladés par Mouloud 2 le GPS du portable qui joue avec nos nerfs en nous proposant des chemins improbables.
La rocade n'est pas la seule chose compliquée : ici la vie est différente aussi embrouillée que ces entrelacs  de routes aux noms exotiques. 
J'avais exprimé un souhait  : aller enfin visiter le musée des Augustins autrement que sur internet. Cette micro exigence  a donné lieu à  une micro satisfaction : je n'ai pas à me plaindre, puisque  j'ai passé la porte du musée pour prendre connaissance des horaires d'ouverture et comprendre que le temps allait manquer même pour une visite rapide.

Fabulous Trobadore-Toulouse est sarrazine par Leacecco


Alors, comme les années précédentes, nous avons fait le marathon  pour consacrer un peu de temps à chaque membre de la famille.
Après avoir déposé quelques pierres sur les tombes du cimetière, nous sommes retournés gérer et visiter les vivants.

Il y a eu la visite  à ma tante (destinataire de ce message personnel) qui, cette fois ci, n'a pas posé de questions embarrassantes, sur maman  comme si elle craignait que je lui dise la vérité ou peut être pour ne pas me pousser à  lui mentir. J'en suis sorti plus peiné que l'été dernier.
Il y a eu la gestion des malades, les explications, les incompréhensions, les conseils à donner, les maladresses et surtout ce marathon incessant pour donner à chacun un peu de temps et d'écoute.
Nous avons semé derrière nous quelques pots de  la confiture d'oranges amères confectionnés avec les derniers fruits de la saison juste avant le voyage.



Douceur et amertume...
Le retour dans notre monde si différent est un plaisir.
Les chats ont apparemment été sages, les plantes de la serre ont poussé,  la table est presque rangée, mon ordinateur malade rentre de l'hôpital... fin de la parenthèse.