samedi 28 novembre 2009

en la forêt de longue attente...


28 Novembre 2009 , Rédigé par Zigmund
Que « Charly » d’Orléans me pardonne cet emprunt.
Aujourd’hui,  je n’ai passé le seuil de cette salle d’attente de soins intensifs que pour aller discuter qq minutes avec un médecin glacial, mais relativement rassurant de l’état de santé de mon papa après l’intervention.
Les visites sont limitées à deux personnes, j’ai laissé ma place à mon frère qui doit partir ce WE et je suis resté seul dans cette salle. J’avais emporté les participations imprimées (pardon  les arbres et la planète ) au défi  du samedi #79 que je n’avais pas eu le temps de lire et de commenter.
Je félicite et remercie certains d’entre vous d’avoir réussi à me faire rigoler, à la lecture de leurs textes  dans ces moments angoissants. (de même, la visite de vos blogs,  vos commentaires ou vos incursions silencieuses me font du bien). J’ai pensé au défi  #82 que je n’ai pas le cœur à relever.
Une femme très belle s’est assise près de moi. J’ai pensé qu’on allait venir la chercher pour lui mettre une blouse et l’emmener voir « son » malade. Ma mère, à son retour,  l’a embrassée, cette femme était une amie de mes parents venue aux nouvelles. Son mari est hospitalisé à un autre étage en soins palliatifs. Ma mère l’a accompagnée pour aller embrasser  l’ami mourant.

Mon frère et moi en avons profité pour discuter quelques instants devant un café. Bien sûr mon frère a  raconté  la  foret  de  tuyaux autour  de   mon  papa,  faiblard mais content de se réveiller vivant. J’ai un papa branché.
Bon, j’essaie de rigoler, mais je flippe parce que c’est pas gagné et il y a quelques inconnues angoissantes.
Retour à la maison ; j’ai l’impression d’être ici depuis 15 jours, je suis comme un poisson hors de l’eau dans cet univers où tout est ordonné, où  la moindre fantaisie est vécue comme une agression.
Je me demande si ma lutte pour rester calme et serein face à cet enfermement, ne m’aide pas finalement  à  gérer  mon angoisse… Je n’exagère pas : ma maman hier a tenté de m’expliquer ce scoop  primordial que je m’empresse de vous livrer : l’annuaire pages jaunes c’est pour les professionnels …sic

J’ai réusi à obtenir  l'ouverture complète du store de ma chambre en expliquant que j’étouffais et  que je voulais voir le ciel.(mieux vaut store que jamais)
En écrivant ces lignes, je pense à mon papa, seul dans son aquarium.
 
z

jeudi 26 novembre 2009

ordre et beauté ?


" Là, tout n'est  qu'ordre  et  beauté, luxe  calme et  volupté"
De  mes  "humanités" me  revient  ce  célèbre  vers de  Baudelaire qui me trotte dans  la  tête aujourd'hui. 

mercredi 25 novembre 2009

stand by



25 Novembre 2009 , Rédigé par Zigmund
J’ai réuni mes affaires et j’ai pris la route dès que possible.
J’ai posé mes affaires, ma mère m’attendait, énervée, impatiente.
Nous sommes repartis pour l’hôpital situé à l’autre bout de la ville. Pendant le trajet, j’ai eu droit aux reproches incessants sur les embouteillages, ma méconnaissance des subtilités de circulation dans la ville, mes freinages trop fréquents mais ce n’est tout de même pas moi qui ai semé des ronds points partout , plein de voitures ennemies !
Mon papa nous attendait.
 L’opération est pour demain  après midi, elle va durer cinq heures.
Mon père  a  bonne mine, il se dit confiant et rassuré. Ma mère est fatiguée et soupire à chacune de nos questions ou réponses…plus que d’habitude.
J’aurais voulu obtenir l’autorisation de le voir à sa sortie du bloc pour qu’il entende ma voix au début de son réveil…je crois que ce n’est pas possible.
Demain sera une très longue journée et une très longue nuit, et les jours suivants seront à peine moins difficiles.
Je fais le fier, et le costaud, j’essaie de plaisanter, de faire des calembours ; mon père tient également ce rôle se dit rassuré et serein, mais  je tremble et j’ai peur…et lui aussi sans doute…
Vous qui passez par ici, merci de vos pensées amicales même silencieuses.