lundi 2 septembre 2013

des médecins qui en ont

Ce post pour remercier  trois (+un*) médecins qui ne se rencontreront probablement jamais et que je ne rencontrerai jamais dans la vraie vie.


 
 Le docteur Arielle Salon est chirurgienne S2 parisienne copine de jeunesse de Marisol Touraine : elle lui adresse une lettre ouverte que vous pourrez lire ici   ; la seule remarque que j'ai à lui faire concerne le parallèle maladroit  qu'elle fait entre le secteur 2 avec un grand restaurant et le secteur 1  avec la cantine...
Oui nos honoraires en secteur 1 sont restés au niveau d'un ticket restaurant mais croyez le,  il y a dans ce pays une majorité de médecins qui essayent encore de faire du bon à défaut de gastronomique avec cette somme.
Néanmoins à force de se faire taper dessus, beaucoup de médecins secteur 1 sont démotivés : pourquoi se crever à travailler 60 heures par semaine pour se faire insulter dans les médias comme si le minable pourboire que nous fixe la sécu était un pont d'or et les jeunes médecins l'ont bien compris puisque seuls 10% s'installent à la fin de leurs études. A part ce bémol, merci à vous chère consoeur.


Le docteur Fluorette est médecin généraliste secteur 1 et s'est installée en campagne il y a peu. La lettre qu'elle adresse à la ministre est également remarquable.  Allez  d'urgence la lire ici et relayez la en masse sur tous les réseaux sociaux.   Elle permet de contrer le lynchage médiatique actuel de tous les médecins. J'ai testé dans mon cabinet les réactions de mes chers patients quand je leur dis que nos honoraires sont quasi  bloqués depuis 17 ans. Ils refusent de me croire, de même qu'ils refusent de croire qu'on ne forme plus assez de médecins et d'ophtalmologistes.Ils sont (presque) tous bien gentils mais ils font preuve d'un égoïsme désarmant et compréhensible : "oui mais moi comment je vais faire pour payer si vous êtes plus cher ?"
Au moment où nos syndicats sont peut être prêts à signer et à lâcher les médecins secteur 1 pour quelques miettes jetées aux secteur 2, au moment où les mutuelles utilisent 25% des cotisations pour faire de la pub, au moment où tous les médias qui vivent de cette pub se scandalisent des honoraires des médecins, la lettre du Dr Fluorette devrait être diffusée largement pour remettre les pendules à l'heure.  

 
Et le troisième billet à lire est du Dr Christian Lehmann (auteur entre autres du remarquable "no pasaran" ) qui exprime clairement la colère que beaucoup d'entre nous partagent après cette mascarade  minable des négociations sur les "dépassements d'honoraires"      c'est ici .
 Merci aussi à vous Dr Lehmann
  Avant de vous laisser tranquilles sur le sujet, (quelques uns de mes lecteurs m'ont écrit en messages privés que mes post successifs là dessus les gavaient)  je voudrais que vous regardiez vos comptes : oui regardez la progression des cotisations que vous laissez à votre mutuelle, et regardez à la télé les pubs qu'elle s'offre, regardez les immeubles qui abritent ses bureaux en centre ville et regardez les remboursements qu'elle vous consent en criant famine.
 En cas de révolution, je me réjouirais de les voir aux côtés des banquiers au matin du  Grand Soir.    
Je m'autorise cette (presque)blague de gôche, mais je souhaite qu'au delà de nos clivages  politiques ou de classe nous soyons tous unis face à des médias à charge, dont l'indépendance reste parfois à démontrer.     

Cette chanson  (j'ignore ce qu'elle dit  ) pour vous remercier tous les quatre  et pour remercier ceux qui ont eu la patience de lire ce post jusqu'au bout .
* quand j'ai écrit cette page Gélule n'avait pas encore publié sa BD sur le sujet à lire d'urgence là
je manque de temps pour réecrire cette page. Gelule sait, via mon commentaire, tout le bien que je pense de son analyse. j'aurais même souhaité afficher sa BD dans ma salle d'attente mais le click droit  est bloqué sur son blog
Alors juste un grand merci admiratif...
 merci à tous les autres impliqués dans cette lutte de soit disant "nantis" et pardon de ne pas pouvoir tous les citer ... 
 
 

dimanche 1 septembre 2013

casus belli deuxième partie : les lunettes 1


  Lors de la première partie, nous avons survolé quelques points d’achoppement entre MG et ophtalmologistes.
Nous allons aborder le casus belli par excellence : la prescription des lunettes ou des lentilles.

dimanche 25 août 2013

Casus belli première partie

Il arrive que les médecins généralistes soient confrontés à des problèmes d’ophtalmologie. La gestion des problèmes  en question dépend des deux individus en présence et des rapports entre eux.
Les MG conservent  parfois  un imaginaire sur les ophtalmos proche de celui qui est régulièrement seriné à la population : « l’ophtalmologiste : cet être injoignable, muet, ou maltraitant,  inaccessible, qui donne des rendez-vous avec un délai de ouf  même quand c’est juste pour des lunettes et qui s’en met plein les fouilles ».
Par souci de conserver de bons contacts avec nos correspondants MG, nous hésitons, dans la vraie vie, à mettre quelques points sur quelques i.
 Je me propose de le faire ici,  plus pour répondre à des questions posées, par mes copains MG sur twitter,  que pour déclencher une polémique  que je souhaite éviter.
Inutile de revenir sur le délai  ( j’en ai déjà parlé là ) : chacun gère comme il peut la pénurie  de médecins et le désert qui l’entoure.(et nous en reparlerons dans la deuxième partie)
  Dans cette première partie nous allons survoler  quelques problèmes purement médicaux :
- la conjonctivite : les collyres corticoïdes(ou pommades oph)  prescrits par le MG c’est le mal !!! 
Si c’est un herpès, vous allez le faire flamber ; si le malade a une prédisposition à l’hypertonie, son glaucome ne vous dira pas merci.

Certains d'entre vous diront que c'est une évidence, sachez que ce n'est pas exceptionnel et qu'il n'est pas facile de prendre son teléphone pour expliquer au confrère qu'il a buggué.




-le corps étranger « dans l’œil » : souvent , vous arrivez à l’enlever (le coton tige c’est le mal) mais, sans lampe à fente,  vous( nous non plus d'ailleurs) ne pouvez pas enlever la rouille qui se forme rapidement. Donc nous les adresser rapidement en insistant lourdement sur l’urgence (à 24 -48h) est une bonne idée.


-le diabète : nous sommes tous d’accord : un diabétique doit avoir un FO tous les 18 mois en moyenne (moins si le diabète est déséquilibré). Un diabète juste découvert donne exceptionnellement une RD
Alors comment se fait il que nous recevions tous des coups de fil de patients de ce type : "il me faut un FO en urgence, le dernier  remonte à 10 ans…"(souvent nous constatons que  c’est surtout la demande des lunettes qui est vécue comme une « urgence » dans ce cas.)
En tant que médecins, nous aimerions connaitre autre chose que « FO pour diabète » : la glycémie et l’Hbs et les traitements suivis… comme ça, simple curiosité malsaine…

-les céphalées : plus compliqué. 
Il est évident que dans un bilan pour céphalées il faut bien commencer par qq chose. Vrai que « ça peut être les  yeux » : une correction mal adaptée suffit à pourrir la vie d’un malade. Une céphalée peut même cacher quelque chose de plus grave, néanmoins il peut être confortable pour tout le monde de se donner un ou deux mois de délai si la céphalée chronique  date de plusieurs années. 
Contrairement aux apparences, je suis en vacances, et, comme je l'ai signalé, ce coin est un des moins bien connectés que je connaisse. 
 Il me sera donc difficile de répondre aux commentaires. L'un des prochains posts de cette série abordera le problème de la prescription des lunettes. j'aurais voulu terminer avec une photo de ce coin superbe où mes nerfs de vieux geek sont mis à rude épreuve il m'a fallu quelques heures de patience avant d'y parvenir .... 
bon courage à ceux qui travaillent.