vendredi 8 novembre 2013

l'auberge espagnole live

Mon seul souvenir de Barcelone remonte  à bien longtemps. A l'époque, j'avais à peine jeté un coup d'oeil d'ado blasé  à la Sagrada Familia, un autre plus intéressé au Tibidabo  entrevu dans le lointain et, avec mes parents et mes oncles et tantes, nous avions arpenté la Rambla à la recherche de magasins de chaussures...
Mais, depuis le film,  je savais que Barcelone était autre chose que cette ville grise de mon souvenir où planait l'ombre du franquisme.

http://www.dailymotion.com/video/x4lgkk_l-auberge-espagnole-b-a_shortfilms
Alors nous y voilà Jako (=fils n°2)  juste de retour de Berlin m'accompagne.
Et ce que nous en avons vu ( et verrons ) a déjà comme un gout de "trop peu".
Notre appartement se trouve dans Gotico  3eme  étage sans ascenseur,  dans le pur style de l'Auberge : communautaire chacun son étagère dans le frigo de la cuisine commune, salon commun, quartier animé, hôtes sympas.
Mes jambes ont accepté de me porter jusqu'au port...Au retour j'ai voulu voir la synagogue annoncée comme imposante, en fait, bien planquée dans une ruelle non répertoriée sur le plan , dont la partie accessible est petite et décevante.
Nous avons mangé des tapas délicieuses  le soir dans un joli restau : El jardi  situé dans l'université, et à midi dans un boui boui discrêt fréquenté par quelques habitués.
Nous avons visité le musée Picasso : là, mes jambes m'ont lâché et j'ai poursuivi la visite en testant chaque banc du musée.
Enfin Jako et moi avons décidé d'aller chercher la plage histoire pour moi de tremper mes pieds dans la méditerranée et pour Jako de la voir pour la première fois.Quand nous sommes arrivés, la nuit était tombée. Sur la plage il y a avait quelques punks à chiens, quelques amoureux et une fille plongée dans un bouquin. 
Au retour nous nous sommes engouffrés dans les ruelles de notre quartier à la recherche du restau à tapas pas tape à l'oeil, pas  attrape touriste, cool et pas cher.
Nous en avons trouvé deux sur conseil de notre logeur.
Deuxième nuit de fiesta en bas de chez nous : les cris joyeux des  noctambules s'invitent dans nos rêves, je pense à notre hôte qui  nous a demandé de ne pas faire de  bruit de crainte de plainte des voisins mais ici le bruit les rires et les cris ne s'arrêtent que vers 5 h du matin.On pourrait croire qu'ils sont là, dans l'appartement. 
Mais hier, j'étais tellement crevé que j'ai dormi avec mes lunettes ce qui permet d'avoir les idées plus claires au matin. à suivre ...



      

(et je n'ai pas envoyé la #baguette.. au fait consultation d'un médecin  ici entre 30 et 40€)

samedi 2 novembre 2013

message aux médecins de David Schapiro UFML

Le texte qui suit date de novembre 2013 
Chères consœurs, chers confrères, chers amis,

L'heure est grave. Elle est dramatique. La médecine n'a jamais été autant menacée, notre système de santé "à la française" jamais autant en danger, les médecins jamais autant insultés, stigmatisés. Il est urgent, il est vital, de réagir. Maintenant. Tout de suite. Demain il sera trop tard.

Permettez-nous un petit résumé de la situation, et une courte présentation.

les lunettes : tentative d'approche "sociale"


Ce billet est le développement d'un commentaire que j'ai laissé  sur le post de Doc du 16
http://docteurdu16.blogspot.fr/2013/10/les-circuits-inutiles-de-lassurance.html



Il s'agit de madame A 59 ans hypertendue traitée qui a de faibles revenus (CMU).Elle reçoit une convocation de l'assurance maladie pour un examen périodique de santé : l'organisme auprès duquel la CNAM a délégué ?/privatisé?/ délocalisé ? pointe dans son rapport quelques problèmes dont un trouble de la vision.
Elle est orientée vers un ophtalmologiste apparement intégré dans ce centre médical qui lui prescrit des lunettes. 
Le devis pour les lunettes est 360 € dont 160€ de sa poche qu'elle ne possède pas. Donc les lunettes attendront "des jours meilleurs".
Cette observation me conduit à plusieurs réflexions
-l'ophtalmologiste a prescrit des lunettes a certainement demandé des honoraires secteur 1 comme c'est obligatoire en cas de CMU et la consultation de cet ophtalmologiste a été prise en charge.
-la renonciation (provisoire )aux lunettes pour cause de problèmes financiers
-le prix  des lunettes


La "renonciation aux lunettes" pour cause de prix

Outre que je m'étonne que la prise en charge CMU ne soit pas complète,  il y a plusieurs choses à dire là dessus.
C'est à dessein que j'utilise ce terme de "renonciation" les  journalistes et notre (encore) sinistre  ministre ne manquent pas de compléter en "renonciation aux soins pour cause de dépassements d'honoraires".
En gros, ils assimilent les lunettes à des soins, ce qui n'est pas toujours vrai, et surtout, ils assimilent le prix élevé des lunettes à un dépassement d'honoraires de l'ophtalmo.
Ce raccourci faux et démagogique est un scandale pur et simple.
L'ophtalmologiste ne vend pas les lunettes : les médias font semblant d'ignorer cette séparation prescription/vente pour mieux stigmatiser la profession. C'est comme si on accusait un médecin de gagner de l'argent avec le prix des médicaments (parfois chers) qu'il prescrit en ignorant que c'est le pharmacien et le labo pharmaceutique qui interviennent à ce niveau.
(Notons également qu'un autre argument de même type aussi démagogique est utilisé par les médias : "les gens renoncent aux soins ophtalmo pour cause de délais trop longs"  : http://lerhinocerosregardelalune.blogspot.fr/2011/11/faux-freres.html )
Par ailleurs, si l'opticien a obligation d'équiper en lunettes les bénéficiaires de la CMU gratuitement, l'ophtalmologiste  même secteur 2  a obligation d'appliquer le tarif conventionnel au bénéficiaire de la CMU.  
Enfin pour les non bénéficiaires de la CMU nous rappellerons la prise en charge minimaliste,   et ridicule de la sécu tant sur les montures que sur les verres. Elle s'inspire encore aujourd'hui de tarifs vieux de 40 ans (quand le SMIC était à 150€/mois)

Le prix des lunettes
360€ ce n'est pas énorme s'il s'agit de verres progressifs  mais c'est beaucoup s'il s'agit de verres simples.
A ma connaissance, un verre progressif coûte au minimum 200€ le verre en "bas de gamme"
Je m'étonne qu'il reste 160€ à régler  dans la mesure où en cas de CMU et en l'absence de demande particulière de la patiente (monture de prix, verres affinés ) la totalité de la facture est prise en charge par la CMU.
On pourrait imaginer que madame A a une correction super alambiquée : forte myopie, astigmatisme de folie ... mais je suis prêt à parier que non : parce que, sinon, même très démunie, madame A aurait déjà eu des lunettes, ou n'aurait pas attendu qu'un centre de santé dépiste ses problèmes visuels.
 Alors, nous allons supposer qu'elle a besoin d'une petite correction en vision de loin (dont elle n'avait pas conscience jusque là) et ,vu son âge, d'une correction de presbytie (donc de près lecture couture etc...)

C'est là qu'intervient  la "gestion sociale de la presbytie" qui selon moi est le rôle de l'ophtalmologiste lors d' une consultation simple.
 D'où mon commentaire :

soit la patiente a besoin de verres de vision de près seulement  :
- on peut proposer  des lunettes de vision de près sur 1 monture simple ou demi lune (et là il y en a pour moins de 360€ et la CMU prend en charge le coût des lunettes)
 -si, comme on peut le supposer,  la correction est encore plus basique ( vision de près située  entre +2.50 et +3) on pourra  utiliser des lunettes dites de dépannage de +2.50 +3 en vente partout entre 5 et 15€) (il ne s'agit pas bien sûr de lui faire des lunettes minables au rabais mais de trouver une solution d'attente de jours meilleurs)
- soit elle a aussi besoin d'une vision de loin  et si elle ressent la gène, on fait une ordonnance de progressifs (pas de bifocaux sauf exception) qui coûtent cher. Si elle ne conduit pas, si elle n'est pas gênée devant la télé ça peut attendre. Les ordonnances de lunettes ont une durée de vie de 3 ans (5 ans c'est trop) : on revient donc  au cas précédent en attendant des "jours meilleurs"
La séparation prescription/vente prend ici toute sa valeur : l'ophtalmologiste n'a aucun intérêt à faire des lunettes compliquées ou chères, il n'a aucun intérêt à pousser son patient à changer de monture (si l'existante est correcte et peut tenir).

Si la détermination des verres correcteurs  prend 2 à  5 mn sur une patiente de ce type, l'explication, la discussion qui précède peut se révéler chronophage, elle fait partie de notre métier et elle est malheureusement  parfois zappée.